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Garde-la frette! - Le portrait de la situation dans le bassin versant Matapédia-Ristigouche
Table des matières
Trois jours à plus de 23℃, c’est mortel pour le saumon. Depuis 2020, l’eau dans le secteur d’Amqui atteint en juin des températures dépassant 20℃. Les médias en parlent, il y a une inquiétude montant dans le milieu de la pêche et les organismes locaux.
L’eau froide est vitale pour des espèces comme le saumon afin d’avoir suffisamment d’oxygène dans l’eau et avoir de l’énergie pour se nourrir. Cette froideur est un pilier caché permettant la survie des salmonidés. La température de l'eau a un impact direct sur la santé des cours d'eau. Tant les végétaux que les espèces animales et invertébrées ont évolué pour coexister dans des paramètres environnementaux précis. Par exemple, le saumon Atlantique survit dans des températures de 7 à 17 degrés Celsius. Au-delà de trois jours consécutifs à 23 degrés, la température de l’eau devient mortelle pour les adultes.
Pour l’omble fontaine, les oeufs ne vont pas éclore dépassé une température de 17 ℃. Les ombles vont pondre leurs œufs à l’automne et ceux-ci vont éclore seulement au printemps.
L’EAU FROIDE est un indicateur de santé pour nos écosystèmes aquatiques au Québec. Les refuges thermiques sont des sites ponctuels qui amènent comme un air climatisé, un élan de fraîcheur et de vie aux salmonidés.
"Elle est froide, elle est claire, et elle ne donne pas mal à la tête"
-un saumon
Agir maintenant pour protéger l’eau froide, c’est protéger:
✅ Notre environnement
✅ Notre économie
✅ Notre culture vivante
✅ Notre qualité de vie.
L'eau froide et le PDE
Nous sommes à risque de perdre notre eau froide. Toutefois, nous pouvons encore agir pour améliorer la situation dans le bassin versant. Représentant environ 95% des actions du PDE, l’eau froide a été identifiée avec de nombreuses études comme ayant un rôle clé dans la préservation de nos ressources et nos activités.
À travers toutes les tables de concertation, sectorielles et de travail faites depuis 2005, cinq problématiques prioritaires ont été identifiées, et une a été définie obligatoirement par le MELCCFP:
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Sédimentation
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Qualité de l’eau
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Dégradation des habitats fauniques
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Érosion
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Conflits d’usages
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Dégradation et perte des milieux humides et hydriques (MELCCFP)
Ces problématiques ont toutes un lien direct avec la température de l’eau. L’eau chaude est une conséquence importante et globale de ces problématiques. Toutes les fiches de problématiques prioritaires du plan directeur de l’eau, portant sur leurs effets sur le bassin versant et sur l’état de la situation, sont disponibles ici.
Un bassin versant sur deux provinces
Québec
Nouveau-Brunswick
C'est quoi un salmonidé?
C’est quoi un salmonidé? La grande famille des saumons atlantique, de l’omble fontaine (truite), et du touladi (truite grise de lac).
C’est le nom de la famille du poisson qui cohabite les rivières et les cours d’eau qui parcourent nos municipalités, nos champs agricoles et la forêt. Cette famille de poissons habite nos cours d’eau comme frayère, pouponnière, et d’autres tel que le touladi savoure le fond froid de nos lacs profonds.
Qu’est ce que l’approche intégrée de l’habitat aquatique? Maintenir des
accès à son épicerie (alimentation), à sa pouponnière (lieu de reproduction),
et sa maison (la protection).
C’est quoi un refuge thermique aquatique?
La clef de voûte de nos écosystèmes aquatiques
Pour le saumon, perdre l’eau froide, c’est perdre son garde-manger (insectes
aquatiques), son milieu de vie (protection) et ses aires de reproduction, et ce tant en
été qu’en hiver. L’eau froide est la clef de voûte du maintien de la biodiversité et la
particularité de nos rivières, nos lacs, nos milieux aquatiques et nos nappes phréatiques.
Eau froide
Les refuges thermiques sont des zones d’eau plus froide que le cours d’eau principal (anomalies thermiques) qui sont utilisées par la faune aquatique à sang froid (incluant les salmonidés) pour se refroidir durant les périodes chaudes. L’utilisation effective d’une anomalie thermique comme refuge dépend de multiples facteurs tels que l’écart de température avec le cours d’eau principal, la localisation, la taille de l’anomalie, la profondeur d’eau, la vitesse d’écoulement ou encore la disponibilité en nourriture, si bien qu’une minorité des anomalies thermiques présentes le long d’un cours d’eau sert comme refuges.
Types de refuges thermiques
Il existe différents types de zones d'eau froide (notamment des refuges), dont les sources peuvent être un ruisseau permanent, intermittent, une résurgence d’eau et/ou la nappe phréatique. Les différents types de refuges thermiques se retrouvent ici (à venir).
À quoi peut-on comparer un refuge thermique dans notre vie quotidien: Comme dans les villes nous parlons de l’effet d'Îlots de chaleur, où les gens recherchent des îlots de fraîcheur, d'ombre et d'air frais: le même besoin est existant pour les salmonidés.
Les refuges thermiques prioritaires et d’importance du bassin versant des rivières Matapédia et Ristigouche.
Global pour le Bassin versant de la rivière Matapédia et Patapédia:
Selon l’inventaire réalisé entre 2011 et 2013 (Dugdale et al. 2015), la rivière Matapédia et son réseau hydrique ont 924 refuges thermiques aquatiques. La rivière Causapscal en a 139 (GMRC et OBVMR. 2019).
1 825 zones d'eau froide ont été identifiées dans le bassin versant de la rivière Ristigouche, dont 924 (soit environ la moitié) dans la rivière Matapédia et ses tributaires.
Pour la MRC de La Matapédia
Le cahier sur les refuges thermiques de la MRC de La Matapédia peut être consulté ici. Dans la MRC de La Matapédia, il y a plus de 495 refuges thermiques.
Refuges thermiques (zones d'eau froide) identifiés dans le bassin versant de la rivière Ristigouche en 2011-2013
Les bassins prioritaires et d’importance pour la rivière Ristigouche côté québécois
Pour la MRC Avignon
Le cahier sur les refuges thermiques de la MRC Avignon peut être consulté ici. La MRC d’Avignon a 617 refuges thermiques répertoriés.
Des données de la température de l’eau depuis plus de 20 ans!
Le réchauffement de la température de l’air influence directement la température de l’eau. La température de l’air moyenne à Causapscal a augmenté de 0,7°C entre 1961 et 2010 (MELCCFP. 2023b). Selon les modèles climatiques, elle devrait passer de 2,6°C pour la période 1981-2010 à 4,6°C pour la période 2021 et 2050, puis 6,8°C pour la période 2051 à 2080 (ECC Canada. 2023).
Depuis 2003, le bassin versant des rivières de la Matapédia et de la Ristigouche font l’objet de suivis de température de l’eau réalisés par le MPO, l’OBVMR, GINU et l'INRS (voir le site RivTemp). La température moyenne de l’eau en été a augmenté de manière significative entre 2003 à 2022, soit de 1,5 à 2,1°C selon les cours d’eau. Le nombre de jours avec une température de l’eau supérieure à 20°C a également augmenté au cours de la dernière décennie. Notamment, dans la rivière Matapédia à Causapscal, ce nombre de jours est passé de 0 jour (de 2003 à 2011) à 12 jours en 2018. Le même constat est visible sur d’autres cours d’eau où il y a des signes de réchauffement de l’eau des tributaires de plusieurs secteurs habités et agricoles. La rivière Matapédia en amont du lac-au-Saumon au d’août début avait une température de 18,7°C en 1979 et en 20,4°C en 2022 (Daigle, 2023).
Un réchauffement de l’eau signifie la diminution de la qualité de l’habitat: concentration en oxygène dissous disponible pour les poissons: la concentration minimale annuelle (mesurée en été) dans la rivière Ristigouche variait entre 8,4 et 9,8 mg/L de 2004 à 2014, alors qu’elle a varié entre 6,5 et 8,1 mg/L de 2015 à 2023 (MEGL).
Un effet sur le garde-manger des salmonidés: la science participative en action
Certaines stations montrent des signes de détérioration. Les rapports annuels fait par la science citoyenne des écoles participantes sont visibles en cliquant sur les points sur la carte dans le lien suivant. https://www.g3e-ewag.ca/ressources-interactives/carte-interactive/
Un macroinvertébré benthique est un organisme dépourvu de colonne vertébrale ou sans squelette interne. Le mot « macro » signifie qu’il est visible à l’œil nu et « benthique » indique qu’il se retrouve au fond des cours d’eau et des lacs. Ces organismes forment un important maillon de la chaîne alimentaire et plusieurs d’entre eux participent également à la décomposition de la matière organique. Source: G3E-EWAG
Les eaux de ruissellement
Les eaux de ruissellement: En milieu naturel, à peine 1% de toute l’eau de pluie ruisselle. En milieu habité, cela peut aller jusqu’à 20 à 30%. L’OBVMR a constaté que lors des pluies soudaines en été. Les eaux de ruissellement urbaines lors des crues soudaines en été amènent une eau réchauffée par la chaleur de l’asphalte et sont acheminées directement à la rivière via les grilles pluviales allant jusqu’à 24°C et majoritairement au-dessus de 20°C en août. Ceci est a été observé par l’OBVMR dans les projets de gestion durable des eaux pluviales
Plus de jours trop chauds!
La figure plus bas présente le nombre de jours où la température maximale a dépassé 23°C et le nombre de jours où la température minimale a aussi dépassé 20°C dans la rivière Restigouche (station Two Brooks). Le nombre de jours où la température maximale dépasse 23°C a considérablement augmenté à partir de 2018 jusqu'à atteindre 24 jours en 2020. Ce nombre était toujours inférieur à 5 jours entre 2003 et 2017. Lors de ces périodes de stress thermique, la température minimale reste également supérieure à 20°C la majorité du temps (17 jours sur 24 en 2020). Adapté de https://www.restigouche.org/sites/default/files/Rapport-portrait-NB_Dec2023_0.pdf
En jaune, on voit le nombre de jours où la température monte en haut de 23°C toutefois la température la plus basse est sous 20°C . En orange, la température maximale est plus grande que 23°C et ne baisse pas en bas de 20°C.
Les aléas des changements climatiques se font sentir et sont visibles dans les suivis environnementaux. Les étés sont de plus en plus chauds et secs. Les moyennes de température de l’eau durant la saison estivale sont à la hausse et les débits sont à la baisse. Même les débâcles du printemps des rivières Ristigouche et Matapédia sont plus tôt qu’auparavant (Diagnostic PDE: p.278).
Étiage estival durant l'année 2012 et photographie de la rivière Ristigouche en août 2012 (Source: CHAU TVA)
Des échantillonnages sans eau! Science citoyenne
Ce sont des stations environnementales suivies par les jeunes de l’école des Deux-Rivières de la municipalité de Matapédia depuis au moins 10 ans. En 2024, il n’y avait presque plus d’eau dans cette branche de la rivière Matapédia.
Nous invitons à voir les témoignages du milieu de la mairesse et des étudiants de l’école des Deux-Rivières. https://www.g3e-ewag.ca/un-echantillonnage-sans-eau/
Des rives pour créer des zones ombragées
Une bande riveraine trop étroite a un effet sur la température de l’eau. Les stations de suivi macro-benthiques en aval de ces zones habitées et/ou agricoles subissent une augmentation significative de la température de l’eau et les communautés benthiques sont modifiées. Les ruisseaux sont des aires d'alevinage d'omble de fontaine. La hausse de la température compromet leur efficacité. (Diagnostic PDE: p.122).
La végétation riveraine a un grand impact sur la température. À titre d’exemple, la présence d’arbres près du chenal crée des ombres qui réduisent l’effet des rayons du soleil et aident le refroidissement de la rivière. La dégradation des bandes riveraines réduit cette fonction d’ombrage.
On peut voir que les milieux agricole et urbain ont les bandes riveraines les moins efficaces. Toutefois, depuis que ce graphique a été réalisé entre 2008 et 2012, le secteur agricole a nettement amélioré la qualité de ses bandes riveraines, laissant le milieu urbain comme secteur où les bandes riveraines sont le plus à travailler. Une température de l’eau supérieure à 23 °C génère un stress pour les saumons qui vont chercher des refuges thermiques (Breau, 2013). Dans ces conditions de stress thermique, ils ont besoin d'une température plus fraîche la nuit pour récupérer. La présence de mur de soutènement en pierre et béton des municipalités riveraines ont des effets de réchauffement passif durant la nuit sur l’eau des rivières. (adapté de https://www.restigouche.org/sites/default/files/Rapport-portrait-NB_Dec2023_0.pdf)
Perte d’ombrage sur la rivière et les tributaires. Les bandes riveraines maintiennent l’eau à des températures adéquates pour la santé des espèces.
Quelques mesures recommandées
Des bonnes bandes riveraines font partie de la solution, mais elles ne sont pas suffisantes seules. Elles doivent être accompagnées d’un aménagement durable du territoire sur les lieux de la gestion des eaux de ruissellement, sinon leur impact sera minime.
L’OBVMR a constaté que dans les mesures d’aménagement du territoire possible, il est permis de transformer des ruisseaux intermittents drainant moins de 100 ha en fossé mitoyens. Plusieurs intermittents et résurgences des secteurs habités, commerciaux et industriels furent ainsi transformés au fur des dernières décennies et la conséquence est la perte de la protection des bandes riveraines et leur fonction écologique d'apport d'eau froide, tandis qu'en forêt privée un 15 mètres de rives doit être respecté.
D’autres mesures doivent être considérées pour la pêche. Certaines zones ont atteint la température limite chronique pour les salmonidés. Un protocole de modification des modalités de pêche en période d’eau chaude est en construction entre de nombreuses instances vu les risques de mortalité de la remise à l’eau sur les saumons. (Diagnostic PDE: p.153)
Nous soulignons les mesures renforcées que la MRC Avignon en modifiant un règlement du schéma d’aménagement suite à une consultation publique pour la coupe forestière en forêt privée prenant des mesures pour les pentes fortes, les bandes riveraines de protection des rivières étant des refuges thermiques d’importance.
Nous soulignons aussi les propriétaires des forêts privées qui ont pris des ententes de conservation volontaire sur leur lot forestier. Voici un exemple des engagements qui furent signés avec la participation du Groupement coopératif Agro-Forestier de la Ristigouche et la Société Exploitation Ressources de la Vallée https://matapedia-restigouche.conservationrefuge.com/
Mesures existantes de l'autre côté de la rivière Ristigouche, au Nouveau-Brunswick
Un protocole d'eau chaude est en vigueur sur les rivières Ristigouche et Upsalquitch au Nouveau-Brunswick depuis 2020. Il consiste à limiter temporairement les activités de pêche à la ligne lorsque la température de l’eau dépasse certains seuils pendant deux jours consécutifs:
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Seuil de 20 °C: pêche à la ligne uniquement le matin
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Seuil de 23°C: fermeture totale de la pêche à la ligne
Ces limitations sont levées lorsque la température de l’eau redescend sous les seuils respectifs pendant deux jours consécutifs
Un projet de protection des sources d’eau froide au Nouveau-Brunswick, Watershade, vise à créer une politique et un plan d’implémentation de mesures de suivi de la température dans des refuges thermiques sélectionnés. Un plan de protection spécifique de certains refuges thermiques prioritaires est en cours, ainsi que des travaux d’amélioration de certains refuges.
Ensemble pour régler la problématique: La collectivité pour la science participative
Il s’agit d’un regroupement d’organismes à but non lucratif, de groupes citoyens, d’écoles, d’universités, de groupes de recherche, de scientifiques, d’entités gouvernementales des trois paliers, d’entreprises et de communautés, autochtones et allochtones, qui réalisent des projets de science participative de l’eau au Québec. https://www.g3e-ewag.ca/collectif-eau-quebec
À travers les activités du Collectif Eau Québec (rencontres en personne et en ligne, formations, activités de réseautage, etc.), les membres seront amenés à collaborer sur divers dossiers pour faire avancer la science participative de l’eau au Québec.
Mandaté par le comité stratégique, le G3E développe ce nouveau réseau et coordonne ses activités. Le comité stratégique appuie le G3E dans les grandes décisions liées au développement et au maintien du Collectif.
Les scientifiques de toutes disciplines confondues
Les scientifiques qui travaillent et étudient les bassins versants de la Ristigouche et la Matapédia: "Nous faisons un appel d’urgence pour des collaborations interdisciplinaires et des partenariats entre scientifiques et gestionnaires afin de combler les lacunes actuelles de la recherche qui nécessitent une intégration de données à grande échelle pour tous les stades de vie et les écosystèmes. Une plus grande collaboration entre les scientifiques, les gestionnaires et les groupes d‘intérêt est nécessaire afin de garantir que la science fondamentale comble directement le fossé entre les connaissances et l‘action afin d‘améliorer la prise de décisions fondée sur les faits." (Gillis et al., 2023)
Références (à venir)
Dugdale, S.J., Bergeron, N.E. & St-Hilaire, A. (2015). Spatial distribution of thermal refuges analysed in relation to riverscape hydromorphology using airborne thermal infrared imagery. Remote Sensing of Environment, 160, 43-55.
Gillis, C. A., Ouellet, V., Breau, C., Frechette, D., & Bergeron, N. (2023). Assessing climate change impacts on North American freshwater habitat of wild Atlantic salmon - urgent needs for collaborative research. Canadian Water Resources Journal / Revue Canadienne Des Ressources Hydriques, 48(2), 222–246. https://doi.org/10.1080/07011784.2022.2163190
Le projet Des rivières surveillées – Volet SurVol Benthos est géré par le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E) avec la collaboration de l’Organisme de bassin versant Matapédia-Restigouche et bénéficie d’un soutien financier du gouvernement du Québec dans le cadre du programme Action-Climat Québec, coordonné par le Fonds d’action québécois pour le développement durable et qui découle du Plan pour une économie verte 2030.